Dans le quartier huppé de Piéton-Ville de Port-au-Prince en Haïti, Paul et Marie Devaucoux, des Canadiens ayant fait fortune dans l'exportation de café et de bananes, sont retrouvés morts atrocement mutilés. Sur les corps a été déposé un origami en forme de cercueil avec à l'intérieur les mots "Baron Kriminel", synonyme de vengeance. C'est le deuxième couple quinquagénaire, blanc qu'on découvre en une semaine.
Aurait-on affaire à des crimes vaudous comme le laisse entendre la presse locale ? L'inspecteur Simon Bélage est convaincu du contraire. Grâce à sa fille Rachelle, son enquête va le mener jusqu'à cette bâtisse de style gingerbread qui abritait autrefois un orphelinat, dénommé la Tombe Joyeuse et qui est maintenant fermé depuis une vingtaine d'années.
Mon avis :
Qui dit Haïti, dit forcément vaudou. Là-bas, c'est une véritable religion et Jérôme Loubry ne pouvait pas ne pas l'évoquer. Cela confère à ce thriller bien ficelé une atmosphère assez oppressante sans toutefois sombrer dans l'occultisme absolu.
L'auteur en profite surtout pour dénoncer une société haïtienne toujours en proie à la corruption où les conditions des enfants sont vraiment déplorables. Beaucoup de parents pauvres sont ainsi amenés à placer leurs enfants chez des familles aisées, pensant naïvement leur offrir un meilleur avenir. Mais ces restavek ou lapourça (nom qu'on donne à ces enfants) ne sont ni plus ni moins que des esclaves, victimes parfois d'abus sexuel. Et que dire de tous ceux qui sont enlevés dans la rue et ensuite proposés à l'adoption à de riches Américains ou Européens via des orphelinats ou associations humanitaires pour des sommes exorbitantes ? Le tout sous la bienveillance des autorités à qui on aura versé au passage un pot-de-vin.
Dans ce roman extrêmement bien documenté, Jérôme Loubry nous raconte d'ailleurs, en parallèle, l'histoire de ces six gamins, un peu "particuliers" qui se retrouvent en 1984 à la Tombe Joyeuse, où il va leur arriver bien des choses.
Une fois refermé, ce livre ne vous laisse pas indifférent par toutes ces questions qu'il vous pose. Haïti a beau être aujourd'hui une démocratie, il n'en reste pas moins que l'ombre des dictateurs François et Jean-Claude Duvalier (alias Papa Doc et Baby Doc) et de leurs terribles Tontons Macoute plane toujours.
⚠️ Attention ! Certaines scènes peuvent heurter les âmes sensibles.
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Note : ❤️❤️❤️❤️🤍
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