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27 mars 2023

Vers la beauté de David Foenkinos

Antoine Duris est embauché comme gardien au Musée d'Orsay. Il est affecté à la salle consacrée à l'exposition sur Modigliani. Ça tombe bien, il adore ce peintre et a même écrit une thèse sur lui. Toute la journée, il reste ainsi assis sur sa chaise à contempler et surveiller les œuvres, à renseigner les touristes qui cherchent les toilettes, à rectifier parfois les propos du guide.

Mathilde Mattel, la directrice des Ressources Humaines se pose des questions à son sujet. Elle ne comprend pas en effet pourquoi cet éminent professeur des Beaux-Arts de Lyon a tout quitté pour ce poste sous-qualifié.

En se liant d'amitié avec lui, Antoine finit par sortir de son mutisme et se confier d'abord sur sa rupture amoureuse puis sur sa rencontre avec Camille Perrotin.


Mon avis :

C'est l'histoire d'un homme qui s'est laissé submergé par un flot d'émotions intenses, un immense sentiment de culpabilité à cause notamment de cette jeune fille dont on pressent le destin dès la fin de la première partie.

Pour mieux se reconstruire, il décide de tout plaquer et de se réfugier dans la beauté de l'art. Passer ses journées à contempler les tableaux - notamment le portrait de Jeanne Hébuterne - à leur parler, l'apaise, lui apporte une sensation de plénitude, de satisfaction.

Camille, jeune fille introvertie, avait, elle, trouvé dans l'art un moyen de s'exprimer, de communiquer, d'exister jusqu'à ce traumatisme qui la plonge dans un état léthargique, dépressif. La rencontre avec Antoine lui redonnera goût à cette passion créatrice, dévoratrice qui lui permettra de s'extirper un temps de ce mal-être.

David Fœnkinos croit au pouvoir consolateur, réparateur de la beauté. Il est vrai que l'essence même de l'art est la recherche d'une certaine harmonie dans les proportions, les couleurs et que contempler une œuvre si parfaite peut nous apporter un peu de sérénité. J'avoue moi-même, que, lorsque je n'ai pas le moral, la vue d'un paysage (mer, forêt) me rassérène ou me revigore.

Mais je pense que l'art en soi ne suffit pas. Il a ses limites surtout lorsqu'il s'agit de traumatisme important. Camille a beau se donner dans la peinture, quand elle se retrouve confrontée à la source de cette profonde souffrance qui la ronge de l'intérieur, rien ne va plus. La réalité lui revient à la figure comme un boomerang.

Ce qui sauve Antoine, à mon avis, c'est surtout qu'il a su prendre ses distances, couper les ponts en partant de Lyon pour Paris où personne ne le connaissait, ne pouvait le juger. Il a su prendre du recul, s'entourer pour mieux affronter son passé ensuite.

Dans une écriture délicate, sensible, David Foenkinos aborde, à travers ces deux portraits, des sujets difficiles. Il pose aussi la question de l'utilité de l'art dans la vie de tous les jours.

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Publié chez Folio (N°6640) en 2019
Code ISBN : 978-2-072-82442-5
Editeur d'origine : Gallimard

Note : ❤️❤️❤️🤍🤍

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