Un employé modèle de Paul Cleave

Après avoir tué un homme, Joe Middleton, vaguement pris de remords, se présente au commissariat pour tout avouer. Mais en attendant qu'on l'interroge, il réalise finalement que la police ne pourra jamais remonter jusqu'à lui. Après tout, il a brûlé et jeté le corps dans la rivière. Il leur sert alors une histoire tellement décousue qu'ils le prennent pour un déficient mental.

Quelques temps plus tard, lorsqu'un agent d'entretien soudain "disparaît", il propose sa candidature et est embauché. Celui que l'on surnomme désormais Joe-le-lent va et vient tranquillement dans tout le commissariat profitant en même temps pour jeter un œil sur l'évolution de l'enquête en cours concernant un tueur en série qui viole et assassine des femmes.

Ce que ne savent pas évidemment ses collègues de bureau, c'est que le boucher de Christchurch et lui ne font qu'un et qu'il est bien placé pour savoir qu'il n'est absolument pas responsable du meurtre de la septième victime qu'on lui attribue. Son ego ayant été piqué au vif, il décide alors de mener sa propre enquête pour tenter de découvrir qui est le plagiaire.

Mon avis :

Le personnage de Joe Middleton me fait penser indubitablement à Dexter Morgan. Sauf que Dexter Morgan ne s'attaque qu'à des criminels qui ont échappé à la justice et qu'on ne va pas du tout regretter. Avec Joe, c'est très différent. Lui-même dit qu'il tue ces femmes juste par plaisir. Il ne se considère ni comme un psychopathe ni comme un pervers sexuel. Il n'en veut même pas à sa mère, pourtant du genre castratrice. Bref, il n'a aucune "bonne excuse" pour justifier ses actes.

Est-il vraiment sincère en affirmant cela ? Fait-il simplement preuve de cynisme ? Ou est-il complétement dans le déni ? En tous les cas, cette ambivalence le rend encore plus odieux. Mais le pire dans tout cela, c'est que le lecteur - à cause de la narration à la première personne - se retrouve malgré lui dans la peau de ce tueur sanguinaire à penser comme lui, à partager ses états d'âme et surtout à être complice de ses crimes. Moi-même, je me suis sentie un peu mal à l'aise dans certaines situations et en même temps, j'ai pu éprouver parfois de l'empathie pour lui tellement il me faisait pitié. Mais heureusement qu'à la fin, la morale est sauve. Et heureusement aussi qu'il y a ces scènes tragi-comiques (à mourir de rire !!!) qui détendent un peu l'atmosphère.

Un thriller vraiment jubilatoire dû surtout au style de Paul Cleave : affûté, incisif comme les lames de couteaux que trimbale en permanence Joe dans une mallette.

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Publié chez France Loisirs en 2009

Titre original : The cleaner

Traduit de l'anglais par Benjamin Legrand

Code ISBN : 978-2-298-02540-8

Éditeur d'origine : Sonatine Éditions

Site de l'auteur : www.paulcleave.com

Note : ❤️❤️❤️❤️🤍

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